Biographie

Biographie

Didier van Cauwelaert

Romancier, auteur dramatique, scénariste, librettiste, Didier van Cauwelaert cumule depuis ses débuts prix littéraires et succès publics. Souvent qualifié « d’écrivain de la reconstruction », il est l’un des rares romanciers à avoir été adapté au cinéma à Hollywood. Traduit dans une trentaine de langues, il a publié plus de quarante livres, qui ont dépassé les six millions d’exemplaires.

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Vu de l'intérieur ...

Né à Nice un soir d’été à 21 heures, je décède une minute plus tard, étranglé par mon cordon ombilical. Heureusement, l’accoucheur finit par faire repartir mon cœur. Est-ce la raison pour laquelle je n’ai jamais eu peur de la mort, mais d’une vie insuffisamment remplie de rêves menés à bien ? Je commence à raconter des histoires entre deux biberons, et à les écrire dès qu’on m’apprend à tenir un stylo.

Premier roman terminé : Mortellement vôtre. Je l’envoie aux éditions Gallimard, avec un slogan alléchant pour la couverture : « Le premier roman policier écrit par un enfant de 8 ans. » Si j’ai décidé d’être le plus jeune écrivain publié au monde, ce n’est pas une question d’ego, mais de survie. J’ai entendu mon père, de plus en plus invalide après un accident de voiture, annoncer qu’il se suiciderait le jour où il ne pourrait plus marcher, et je veux faire quelque chose d’extraordinaire qui lui donnera envie de rester sur terre, même en fauteuil roulant. Les éditeurs refuseront pendant douze ans chacun de mes romans, mais la chirurgie sauvera mon père, pionnier de la greffe de hanche.

Je casse ma tirelire et je monte à Paris pour essayer de convaincre un éditeur payant. Dans l’avion, je tombe amoureux fou de l’hôtesse de l’air qui nettoie mon manuscrit taché par le vomi de ma voisine de siège. Une passion à épisodes étalée sur vingt ans, que je raconte dans Cheyenne.

Je monte et joue Huis Clos de Jean-Paul Sartre, au Théâtre national de Nice, avec la troupe amateur de mon lycée. Quelques jours plus tard, je reçois au théâtre  une lettre de Sartre : « Des amis m’ont dit que la salle riait. Je pensais à l’époque avoir écrit une pièce drôle, on m’a persuadé du contraire. Merci de m’avoir, trente-trois ans plus tard, redonné raison. » Avec un retour pareil, comment ne pas croire, à 17 ans, que tous les rêves sont permis ?

L’éditeur Jean-Marc Roberts lit et accepte en 24 heures Vingt ans et des poussières. Je reçois le prix Del Duca des mains de Maurice Schumann, la voix de la France libre sur Radio-Londres pendant la guerre. Sous le chapiteau du Salon du livre de Nice, il prononce un éloge où il me conjugue au passé, comme si j’étais mort. Retour à la case départ…

Service militaire avec Patrick Bruel au 120ème régiment du Train, à Fontainebleau. Je suis chargé par mon colonel de mettre en scène le spectacle de Noël pour les enfants de gradés, priorité absolue du régiment. Avec Bruel en vedette, je monte un show à l’américaine qui met la caserne sens dessus dessous. Quel bonheur de diriger sur scène ses officiers ! Pour « fait théâtral », l’état-major me décernera la médaille du régiment. Je suis très fier de cette décoration militaire obtenue, non pas sur un champ de bataille, mais sur les planches. Dans la foulée,  je présente Bruel à Georges Lautner, pour qui je suis en train de dialoguer La Maison assassinée, et il décroche son premier grand rôle

Toujours sous les drapeaux, je fais jouer à Paris ma première pièce, l’Astronome, au théâtre Montparnasse. « Une générale pleine de colonels », raconte Jacques Chancel sur France Inter. Enorme succès critique et public. J’alterne les plateaux télé et les corvées de chiottes à la caserne – j’adore ce décalage.

Tandis que je publie Les vacances du fantôme, Jean-Claude Brialy joue ma deuxième pièce, Le Nègre. Michel Legrand compose la musique de scène. Un coup de foudre amical et artistique qui durera jusqu’à sa mort. Il me propose d’adapter en comédie musicale Le Passe-Muraille, la géniale nouvelle de Marcel Aymé. Nous attaquons aussitôt l’ouvrage.

Après trois films écrits pour Georges Lautner, je passe derrière la caméra pour Les amies de ma femme, où je dirige avec un plaisir intense Christine Boisson, Michel Leeb, Françoise Dorner, Nadia Farès, Dominique Lavanant, Jacques François… Succès moyen en salle, records d’audience à la télévision.

Prix Goncourt, assez inattendu. Un aller simple, selon les pronostiqueurs, n’avait pas le profil : trop drôle, trop iconoclaste… Plus d’un million d’exemplaires.

Création du Passe-Muraille au théâtre des Bouffes-Parisiens. Ecrite en trois mois, nous avons mis dix ans à monter cette œuvre que tous les producteurs adoraient mais sur laquelle aucun n’osait miser. La comédie musicale ne marchait plus en France… Elle remarchera grâce à nous : trois Molières, un succès international.

La Vie interdite. Le roman qui a peut-être fait le plus de bien à mes lectrices et lecteurs. L’histoire de ce quincaillier de province qui raconte ses premiers pas dans l’au-delà enlève, me dit-on, la peur de la mort et réconcilie avec la vie.

Dans L’Évangile de Jimmy, j’imagine le destin d’un jeune réparateur de piscines athée à qui des émissaires de la Maison-Blanche viennent annoncer qu’il est le clone du Christ. Alors que je pensais avoir tout inventé, des généticiens et des cardinaux me demandent qui m’a mis au courant des tentatives de clonage moléculaire qui ont eu lieu à partir de l’ADN volé sur le Saint-Suaire de Turin. Ce qu’ils me révèlent ainsi, sans s’en rendre compte, donne naissance un an plus tard à mon essai Cloner le Christ. Et je poursuis cette incroyable enquête dans un film document pour Canal + avec le réalisateur Yves Boisset : Ils veulent cloner le Christ.

Le Père adopté. Deux ans après la mort de mon père, je publie le livre qui me tient sans doute le plus à cœur, où je partage son humour résilient, sa force lumineuse et ses zones d’ombre avec un public qu’il conquiert à titre posthume.

Début du cycle Thomas Drimm. J’y dépeins une société où tout le monde est pucé, une dictature sanitaire qui abolit les libertés grâce à une pandémie-spectacle savamment orchestrée pour que la peur désamorce les révoltes. Dix ans plus tard, certains me reprocheront d’avoir donné des idées aux puissances politico-pharmaceutiques…

Succès international de Unknown (Sans identité), l’adaptation cinématographique de mon roman Hors de moi, avec Liam Neeson et Diane Kruger.

Les abeilles et la vie, illustré par les extraordinaires photos de Jean-Claude Teyssier, fait pénétrer le public dans l’univers, la conscience, l’intelligence inouïe de ces surdouées vigilantes qui assurent l’équilibre de la Terre depuis 140 millions d’années, et dont les humains sont en train de causer la disparition. Prix Véolia du Livre Environnement. Je récidive cinq ans plus tard, à destination des jeunes lecteurs, avec Et si tu étais une abeille ?

Le Dictionnaire de l’impossible, Au-delà de l’impossible… Suite de mes enquêtes sur les phénomènes inexpliqués étudiés par les scientifiques, les historiens, les militaires, les juristes… Ironie et rigueur, esprit critique et capacité d’émerveillement sont toujours mes outils d’exploration. Succès public, accueil très positif de grands savants rationnels comme Jean-Didier Vincent ou Joël de Rosnay.

L’Opéra de Nice crée Dreyfus, l’opéra hautement subversif que j’ai écrit avec Michel Legrand (mise en scène de Daniel Benoin, avec Vincent Heden, Rachel Pignot, Pierre Cassignard…) Trois mois de triomphe à guichets fermés, une prochaine reprise en vue.

Jules, chien d’aveugle en chômage technique depuis que sa maîtresse a recouvré la vue, devient le plus populaire de mes héros de roman. Prochainement sur grand écran.

J’adapte au cinéma mon roman J’ai perdu Albert. Continuant à vouloir sauver le monde à titre posthume, Albert Einstein, qui squatte les pensées d’une voyante très en vue, l’abandonne du jour au lendemain pour sauter dans la tête d’un apiculteur à la dérive. Interprété par Stéphane Plaza, Julie Ferrier, Josiane Balasko, le film ne fera pas exploser le box-office, mais contribuera jusqu’en Chine à rappeler l’urgence de sauver les abeilles, dernière obsession d’Einstein à la fin de sa vie.

L’inconnue du 17 mars :  le confinement vu à travers le regard décalé d’un SDF, qui se reconstruit tandis que tout s’effondre. Dès l’annonce de la détention à domicile qui nous est infligée, j’éprouve la nécessité de m’évader par l’imaginaire, l’humour et le fantastique réaliste, avec l’espoir que mes mots déclencheront une évasion générale. Pour supporter l’épreuve, j’ai besoin de transmettre à mes lecteurs des « anticorps d’espoir et d’allégresse », comme le dira la presse. Premier roman sur le confinement écrit en temps réel, il aura un peu contribué, par son énergie iconoclaste qui recrée du rêve sur les décombres de la réalité, à combattre la pensée unique, la soumission fataliste et la peur endémique qui ont infecté nos libertés d’esprit.

Roman inspiré de faits réels, Le pouvoir des animaux poursuit et renouvelle mes obsessions majeures : l’amour, l’humour, le rêve et l’intelligence animale sont nos seuls outils de survie face aux enjeux actuels.

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